La
fête du grand passage! C’est ça que ça veut dire Pâques!
Passage, passage du peuple hébreu de l’esclavage à la
liberté, et aujourd’hui, le passage du Christ de la mort à
la vie, de celui qui veut nous faire passer de la mort à la
vie, avec lui.
Des passages, nous en vivons beaucoup pendant notre existence :
le passage de l’enfance à l’adolescence, de
l’adolescence à l’âge adulte;
le passage d’une vie de célibataire à la vie
conjugale ou religieuse;
le passage d’une vie active à la retraite;
puis, au terme de notre vie, notre passage vers la
Maison du Père, vers la Vie définitive. Chaque fois que nous
vivons un de ces passages, nous devons mourir à quelque chose
pour passer à quelque chose de nouveau.
Célébrer
la Pâques du Christ, c’est saisir que nous passons à une
vie nouvelle avec lui, que nous passons avec lui du pays de la
servitude à la liberté, de la mort à la vie. Tantôt, nous
allons célébrer le baptême de Micheline et de ses enfants,
Maryline et Marc. En
demandant le baptême, ils décident de passer à une vie
nouvelle, une vie qui n’aura plus de fin, en prenant racine
dans la vie du ressuscité, en croyant comme nous que, désormais,
rien ne pourra les séparer de l’amour de Dieu.
Les
quatre évangiles nous disent que ce sont des femmes qui
furent les premières, témoins de la résurrection du Christ.
On peut se demander pourquoi. Il faut comprendre qu’elles
sont restées jusqu’au bout au pied de la croix alors que
les apôtres s’étaient enfuis au moment de la passion.
Au
petit matin de Pâques, Marie-Madeleine désemparée va prévenir
les apôtres que le tombeau de Jésus est vide. Pierre et Jean
courent à leur tour et quand ils arrivent sur les lieux, ils
constatent la même chose. Pierre regarde, mais ne comprend
rien. Comme
lui, il peut nous arriver, surtout quand nous sommes accablés
par le malheur, de ne pas reconnaître le Christ ressuscité.
Jean
a une tout autre réaction : il voit et il croit.
Pourquoi croit-il? On sait qu’il avait un lien privilégié
avec Jésus, le disciple que Jésus aimait, nous dit l’évangile,
le seul des apôtres qui était là au pied de la croix.
C’est l’amour qui le lie à Jésus qui le fait courir plus
vite. C’est l’amour qui l’amène à croire à la bonne
nouvelle de Jésus ressuscité.
Il
me semble que c’est à retenir pour nous! On voit comment
l’amour peut stimuler notre foi. L’important, c’est bien
moins de parler de Jésus et bien plus d’avoir une vraie
relation d’amour avec celui qui nous aime, qui se préoccupe
de ce que nous vivons, qui ne cesse de nous appeler à
partager sa victoire sur la mort et le péché.
Pour
Pierre, c’est bien différent. Il lui faudra plusieurs
rencontres personnelles avec le Christ ressuscité pour passer
du doute à la foi, de la peur à l’audace. Il deviendra un
témoin audacieux de la victoire de Jésus et proclamera « Nous
avons mangé et bu avec lui ». Et plus tard, après la Pentecôte, le
souffle de l’Esprit Saint va le pousser, lui et les autres
apôtres à passer des lieux où ils s’enfermaient pour
aller proclamer la bonne nouvelle du Salut, partout dans le
monde.
Grâce à eux, cette bonne nouvelle, transmise de génération
et génération, est parvenue jusqu’à nous.
C’est à notre tour de dire notre foi en Jésus
ressuscité et de transmettre le flambeau aux générations à
venir. C’est vrai que ce n’est pas facile parce que nous
vivons dans un monde imprégné par l’incroyance et
l’indifférence. Disons-nous que ce n’était pas plus
facile pour les premiers témoins!
Demandons à l’Esprit Saint de faire dans notre cœur
ce qu’il a fait pour les premiers témoins, de nous donner
d’annoncer l’évangile aux hommes et aux femmes de notre
temps.
Cette fête de Pâques va durer 50 jours! Nous aurons
l’occasion, comme Pierre, de multiplier nos rencontres avec
le ressuscité pour laisser mourir ce qui doit mourir et
d’appeler à la vie ce qui doit vivre.
Le ressuscité du matin de Pâques nous appelle à
choisir la vie et à nous laisser envahir par l’amour de
Dieu, de telle sorte qu’on puisse faire reculer la guerre,
la violence, la haine, le mépris des autres.
St
Augustin disait : « Sur
la croix, le Christ est mort, ou plutôt, c’est la mort qui
est morte en lui. »
Je vous souhaite une belle fête de Pâques.
|