On
ressemble beaucoup à cet homme bon qui vient rencontrer Jésus.
Il vénère Jésus, nous aussi ce matin.
Il reconnaît sa bonté, nous aussi. Il voit en
lui un maître de la Parole, nous aussi. Il
cherche à être fidèle à la manière de vivre de Jésus en
observant les commandements, nous aussi. Sa question nous révèle
qu’il veut aller plus loin, nous aussi.
« Jésus
se mit à l’aimer » nous
dit saint Marc.
C’est sur nous que Jésus pose son regard ce matin et
qu’il se prend à aimer. « Aimer »,
un
petit tout simple mais qui nous renvoie à un mystère
profond, c'est-à-dire
à « cette
alliance nouvelle et éternelle »
proclamée par Jésus à son dernier repas.
Dieu
aime l’humanité! Et
depuis toujours, d’alliance en alliance, il s’engage à la
faire vivre et pas à peu près.
Jeudi dernier, lors de la fête patronale, Mgr a
inauguré l’année de la foi et le 50e
anniversaire du diocèse en mettant cette année sous le signe
de cette alliance toujours à à découvrir, à vivre entre
nous, à annoncer et à faire vivre dans notre monde.
Une alliance, c’est en engagement, un
contrat. Dieu s’engage à aimer l’humanité.
Il y a alliance quand nous lui répondons, quand nous
cherchons à aimer et à semer la vie autour de nous, comme
lui.
On
ne pourra jamais comprendre l’évangile de ce matin en
dehors de l’amour de Dieu et de son engagement à faire
vivre l’humanité. On
le voyait dans l’évangile.
Jésus qui aime l’homme riche et veut le faire vivre
pleinement lui dit :
«Une
seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as,
donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel, puis
viens, et suis-moi ».
Comment cette parole de Jésus vient-elle nous rejoindre ?
On
voit bien dans l’évangile que Jésus ne condamne pas
l’usage de l’argent, lui-même en avait besoin. Les
saintes femmes pourvoyaient à ses besoins. Les apôtres
avaient une caisse commune gérée par Judas.
Marie, la sœur de Marthe et de Lazare n’hésite pas
à « gaspiller » pour son ami un parfum que Judas
évaluait à 300 deniers, une fortune.
Jésus ne refuse pas des invitations à dîner de la
part de riches pharisiens et de riches publicains.
Jésus
nous dit aussi, à maintes reprises, que l’argent peut être
mauvais. Pour donner un seul exemple, il raconte l’histoire
de cet homme riche qui fait la fête tous les jours et il le
condamne parce que ses possessions l’ont
rendu aveugle aux souffrances du pauvre Lazare qui se mourrait
à sa porte.
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Cette
réalisé, on la voit dans notre monde.
Au nom de l’argent, on déplace des entreprises
dans des pays où ça coûte moins cher ; on
sacrifie des vies humaines, on oblige des enfants à
travailler comme des esclaves, on refuse de payer un salaire
décent aux travailleurs du Tiers-Monde.
Ces derniers jours, la commission Charbonneau nous en
a fait voir de toutes les couleurs. L'argent
devient un obstacle quand il nous rend esclaves, quand il
apporte le
goût de la puissance, un désir de domination.
Ces quelques exemples nous montrent comment
l’argent peut détruire la vie, une vie bien différente
de celle que le Dieu de l’Alliance nous engage à semer
autour de nous.
La
question de l’homme riche à Jésus nous fait comprendre
qu’il veut aller plus loin et trouver une vie toujours
plus grande. Il
voit en Jésus quelqu’un qui peut lui donner la vie de
Dieu, mais il ne comprend pas qu’il doit renoncer à son
argent. Quand on
veut trouver la vie de Dieu, il faut toujours renoncer à
quelque chose. On
le voit chez les apôtres :
Pierre et André laissent leur filet;
Jacques et Jean quittent leur père et les autres
salariés; Mathieu abandonne sa table d’impôt.
Pour trouver cette vie, l’homme riche doit se
détacher de ses richesses.
Nous, pour trouver cette vie,
il faut peut-être oublier nos titres et nos réussites,
changer notre manière de traiter les autres,
corriger notre manque de générosité, notre égoïsme et
notre paresse, et on pourrait continuer.
Puis,
viens et suis-moi! »,
dit
Jésus à l’homme riche.
Il l’invite à entrer en communion avec lui, dans
cette alliance
Nouvelle et éternelle qu’il est venu établir.
C’est l’invitation qu’il nous fait à nous
aussi aujourd’hui! Dans
sa lettre pastorale au début de l’année, Mgr nous dit :
« Ce
Dieu de l’alliance, nous voulons le célébrer et
l’annoncer : le
célébrer par nos chants, nos prières, nos liturgies et
nos rassemblements; l’annoncer
par nos actes et nos engagements, par nos paroles et nos témoignages. »
Très
concrètement, il ajoute :
« Nos paroisses ne peuvent vivre sans s’ouvrir à
des alliances avec les communautés …qui tissent la vie de
l’Église ».
La
question de l’homme riche indique qu’il veut aller plus
loin. Posons la
même question que lui à Jésus.
Qu’est-ce que nous pouvons faire pour entrer
vraiment dans ce mystère d’alliance que Jésus a établi?
Poursuivons
notre prière.
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