Vous
avez remarqué que Jésus demande à ses disciples de
n’apporter qu’un bâton, sans rien d’autre,
pas de moyens matériels, pas de techniques pastorales
ou de méthodes spirituelles. J’aurais dû vous demander
d’apporter votre bâton de marche, parce que, comme les
disciples, nous en avons besoin pour la mission que Jésus
nous confie, celle de transmettre la foi autour de nous.
Le bâton, c’est un mot qui a l’air de rien
mais qui revient 62 fois dans la bible. Et il a une haute
valeur symbolique.
Les
personnes âgées ou handicapées ont besoin d’un bâton
comme appui, comme aide pour marcher.
En certains endroits, si
vous voulez entreprendre une marche exigeante, on offre de
vous louer ou d’acheter un bâton de marche pour faciliter
vos efforts, pour vous permettre de garder l’équilibre, de
protéger vos genoux. Déjà
on peut se poser une question : quel est notre meilleur bâton,
notre meilleur appui pour entreprendre la mission que Jésus
nous confie?
Il
n’y a pas de doutes !
Notre meilleur appui, c’est le Bon Dieu lui-même et
toute la confiance qu’on met en lui.
La foi n’est pas facile à transmettre d’autant
plus qu’on ne peut la proposer qu’avec nos dons, nos
limites, nos intuitions, nos hésitations.
Vraiment, nous avons besoin de nous agripper bien
solidement à notre bâton notre marche, à notre Dieu, parce
que, nous savons très bien qu’il est le seul à pouvoir
changer le cœur se ceux ou celles à qui nous parlons de
notre foi.
Dans
l’histoire de Moïse, on trouve un deuxième sens au bâton.
Avec son bâton, Moïse sépare la mer rouge en deux ;
avec son bâton, il frappe le rocher dans le désert
pour faire jaillir de l’eau, il provoque les dix plaies d’Égypte.
Il change son bâton en serpent pour intimider Pharaon. Chaque
fois, les gens étaient placés devant quelque chose qui leur
paraissait impossible. Le bâton de Moïse exprimait toute la
puissance de Dieu, la foi en l’impossible. Croire à
l’impossible de notre mission ;
c’est croire que nos mots,
notre exemple et notre vie finiront
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bien
par toucher nos proches.
C’est croire à l’impossible dans nos projets
pastoraux, nos initiatives pastorales pour toucher nos
contemporains.
Le
bâton peut encore avoir un autre sens.
On peut s’en servir pour donner des coups aux
autres, pour forcer les autres à faire ce qu’on veut
qu’ils fassent. Dans
notre monde, on voit des attentats, du terrorisme, des
guerres qu’on qualifie de saintes, des violences de toute
sorte, autant de bâtons pour amener les gens dans une même
religion. On
s’en est servi au cours de notre propre histoire et on
s’est bien rendu compte qu’on ne peut obliger la foi à
coups de bâton, par la menace, la peur de l’enfer,
qu’on ne peut transmettre la foi par la force.
« Ton
bâton me guide et me rassure », chante le psalmiste.
Prenons donc le bâton du berger qui guide ses brebis et
leur permet d’avancer sur le bon chemin. Encourageons,
motivons, stimulons
ceux et celles qui sont généreux, honnêtes, droits,
solidaires, courageux, travailleurs dévoués, tous ceux et
celles qui font une recherche spirituelle.
Le
bâton, on peut encore s’en servir pour combattre.
Dans certains arts martiaux, on voit les
protagonistes utiliser un bâton pour combattre en cherchant
la victoire. Quand Jésus envoie ses disciples en mission en
n’apportant qu’un bâton,
je pense qu’il leur dit : « Ne vous
faites pas d’illusions, la mission, ce n’est pas une
partie de plaisir, c’est un combat ! Partez donc avec
courage et énergie ;
partez sans peur des coups ni des souffrances;
partez en cherchant la victoire. Partez avec
l’assurance de vaincre parce que le Dieu de l’impossible
est avec vous. Il vaincra et gagnera.
Son amour ne peut que gagner et triompher.
Prenons
donc le bâton des apôtres pour transmettre la foi autour
de nous, en
faisant une confiance totale à Dieu, en croyant à
l’impossible, en ayant une vision positive de ceux et
celles à qui nous voulons la transmettre, et notre Dieu
sera vainqueur.
Poursuivons
notre prière.
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