Paroisse Notre-Dame de l'Eau Vive

Homélie de Mgr Jean-Charles Dufour du 6 mai 2012


5e dimanche de Pâques

 « Dites-moi, que pouvais-je faire de plus pour ma vigne que je n’ai fait? »  « Que pouvais-je faire de plus? »  Cette plainte, le prophète Isaïe la met dans la bouche de notre Dieu qu’il compare lui aussi à un vigneron qui tient à sa vigne en souhaitant qu’elle produise du fruit.

On le voit partout dans la Bible. Comme tout bon vigneron, le Bon Dieu tient à sa vigne, il ne cesse de lui manifester son amour;  et il désire qu’elle réponde à son amour, qu’elle s’attache à lui de tout son cœur, qu’elle produise un fruit de qualité parce qu’il fait tout pour elle. Pouvait-il faire plus que de nous donner son Fils; pouvait-il faire plus que de nous offrir son pardon jusqu’à soixante-dix-sept fois sept fois; pouvait-il faire plus que de nous garantir la fidélité de son amour; pouvait-il faire plus que de nous promettre la vie éternelle? « Dites-moi, que pouvais-je faire de plus pour ma vigne? »

Écoutons aujourd’hui cette plainte amoureuse de notre Dieu qui, malgré toutes les attentions qu’il multiplie pour son peuple, ne réussit toujours pas assez à le charmer pour qu’il réponde entièrement à son amour.   

Comment pouvons-nous répondre à l’amour de notre Dieu? Comment produire les fruits qu’il attend de nous?  Jésus vient de nous le dire dans l’évangile !  C’est en étant greffé sur lui comme les sarments sont attachés à la vigne que nous pourrons produire les fruits que le Bon Dieu attend de nous.   Quels sont ces fruits que le Bon Dieu attend de nous?  On peut en avoir une très bonne idée en regardant Jésus. Son attitude devant les plus petits devrait nous stimuler à partager avec les moins nantis de nos sociétés. Sa bonté manifestée à tous ceux qui venaient vers lui pour qu’il les guérisse nous montre le chemin de la charité et de l’entraide fraternelle?   Sa manière, parfois sévère, à l’égard des pharisiens à cheval sur leurs principes, nous incite à lutter pour un monde plus juste et plus honnête?  Ce sont là autant de fruits que Dieu aime et qui sont dignes de son éloge.  

 

Je ne suis pas en train de vous dire qu’on ne porte pas de fruits visibles et dignes de mention. L’amour, la paix, le dévouement, le pardon, le partage ne sont pas des inconnus pour les croyants que nous sommes.   Mais, la plainte amoureuse de Dieu vient quand même nous poser de grosses questions.   En regardant nos vies et celles de nos communautés, on peut se demander qu’est-ce que nous pouvons faire de plus ou de mieux pour répondre aux attentes du Vigneron. Qu’est-ce qu’on pourrait faire de plus ou de mieux pour que ceux qui m’entourent soient plus heureux? Qu’est-ce qu’on pourrait faire de plus ou de mieux pour bâtir une communauté plus fervente? Qu’est-ce qu’on pourrait faire de plus ou de mieux pour qu’on respecte plus notre Église?

Nous avons plein d’occasions pour stimuler notre foi et témoigner de notre amour. Nous avons du temps pour chercher à mieux découvrir ce que le Bon Dieu attend de nous dans les événements que nous vivons;  nous avons du temps pour faire de nos vies quelque chose de beau.   Après chaque jour de la création, la Parole nous dit :  « Dieu vit que c’était bon! »  Nous avons du temps pour embellir la création au lieu de la saccager et risquer de la détruire. Nous avons du temps pour faire de nos vies quelque chose de bon à l’image de Jésus. Nous avons du temps pour faire en sorte que nos vies soient utiles à notre Église qui a besoin de tous ses membres pour être ce qu’elle doit être aux yeux du monde entier. Le temps nous l’avons;  la lumière nous l’avons grâce à l’évangile;  la force nous venons la chercher en communiant au Corps et au Sang du Christ. .

Pendant notre célébration, gardons en tête et dans nos cœurs la plainte amoureuse de notre Dieu :  « Dites-moi, que pouvais-je faire de plus pour ma vigne que je n’ai fait? »   Accueillons l’immense amour que le vigneron éprouve pour chacun et chacune de nous en nous demandant comment on peut y répondre le mieux possible.  

Poursuivons notre prière.