« Dites-moi,
que pouvais-je faire de plus pour ma vigne que je n’ai fait? »
« Que pouvais-je faire de
plus? » Cette
plainte, le prophète Isaïe la met dans la bouche de notre
Dieu qu’il compare lui aussi à un vigneron qui tient à sa
vigne en souhaitant qu’elle produise du fruit.
On
le voit partout dans la Bible. Comme tout bon vigneron, le Bon
Dieu tient à sa vigne, il ne cesse de lui manifester son
amour; et il désire
qu’elle réponde à son amour, qu’elle s’attache à lui
de tout son cœur, qu’elle produise un fruit de qualité
parce qu’il fait tout pour elle. Pouvait-il faire plus que
de nous donner son Fils; pouvait-il faire plus que de nous
offrir son pardon jusqu’à soixante-dix-sept fois sept fois;
pouvait-il faire plus que de nous garantir la fidélité de
son amour; pouvait-il faire plus que de nous promettre la vie
éternelle? « Dites-moi,
que pouvais-je faire de plus pour ma vigne? »
Écoutons
aujourd’hui cette plainte amoureuse de notre Dieu qui, malgré
toutes les attentions qu’il multiplie pour son peuple, ne réussit
toujours pas assez à le charmer pour qu’il réponde entièrement
à son amour.
Comment
pouvons-nous répondre à l’amour de notre Dieu? Comment
produire les fruits qu’il attend de nous? Jésus
vient de nous le dire dans l’évangile !
C’est en étant greffé sur lui comme les sarments
sont attachés à la vigne que nous pourrons produire les
fruits que le Bon Dieu attend de nous.
Quels sont ces fruits que le Bon Dieu attend de nous?
On peut en avoir une très bonne idée en regardant Jésus.
Son attitude devant les plus petits devrait nous stimuler à
partager avec les moins nantis de nos sociétés. Sa bonté
manifestée à tous ceux qui venaient vers lui pour qu’il
les guérisse nous montre le chemin de la charité et de
l’entraide fraternelle?
Sa manière, parfois sévère, à l’égard des
pharisiens à cheval sur leurs principes, nous incite à
lutter pour un monde plus juste et plus honnête?
Ce sont là autant de fruits que Dieu aime et qui sont
dignes de son éloge.
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Je
ne suis pas en train de vous dire qu’on ne porte pas de
fruits visibles et dignes de mention. L’amour, la paix, le
dévouement, le pardon, le partage ne sont pas des inconnus
pour les croyants que nous sommes.
Mais, la plainte amoureuse de Dieu vient quand même
nous poser de grosses questions.
En regardant nos vies et celles de nos communautés,
on peut se demander qu’est-ce que nous pouvons faire de
plus ou de mieux pour répondre aux attentes du Vigneron.
Qu’est-ce qu’on pourrait faire de plus ou de mieux pour
que ceux qui m’entourent soient plus heureux? Qu’est-ce
qu’on pourrait faire de plus ou de mieux pour bâtir une
communauté plus fervente? Qu’est-ce qu’on pourrait
faire de plus ou de mieux pour qu’on respecte plus notre
Église?
Nous
avons plein d’occasions pour stimuler notre foi et témoigner
de notre amour. Nous avons du temps pour chercher à mieux découvrir
ce que le Bon Dieu attend de nous dans les événements que
nous vivons; nous
avons du temps pour faire de nos vies quelque chose de beau.
Après chaque jour de la création, la Parole
nous dit : « Dieu
vit que c’était bon! »
Nous avons du temps pour embellir la création au
lieu de la saccager et risquer de la détruire. Nous avons
du temps pour faire de nos vies quelque chose de bon à
l’image de Jésus. Nous avons du temps pour faire en sorte
que nos vies soient utiles à notre Église qui a besoin de
tous ses membres pour être ce qu’elle doit être aux yeux
du monde entier. Le temps nous l’avons; la
lumière nous l’avons grâce à l’évangile; la
force nous venons la chercher en communiant au Corps et au
Sang du Christ. .
Pendant
notre célébration, gardons en tête et dans nos cœurs la
plainte amoureuse de notre Dieu : « Dites-moi,
que pouvais-je faire de plus pour ma vigne que je n’ai
fait? » Accueillons
l’immense amour que le vigneron éprouve pour chacun et
chacune de nous en nous demandant comment on peut y répondre
le mieux possible.
Poursuivons
notre prière.
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