Tous
nos regards, ce soir, sont centrés sur un enfant, celui que
l’ange avait annoncé à Marie en lui disant que son fils
serait « Grand, appelé le Fils du Très-Haut, qu’il
recevrait le trône de David. »
Dieu
a choisi de venir
au monde comme un enfant. C’est
très parlant! On
attendait un libérateur
fort et puissant, un guerrier redoutable qui se manifesterait
avec éclat, mais
Dieu a choisi de
venir au monde comme un enfant. On
annonçait qu'il allait être une grande lumière qui
brillerait dans les ténèbres,
mais il vient au monde pendant la nuit,
dans un pauvre petit village perdu.
Dieu
a choisi de venir au monde comme un enfant.
Un enfant, c’est vulnérable,
exposé aux temps durs de la vie. On le voit dans l’enfant
de Bethléem, aussitôt né qu’il est recherché par
la police. Dieu se
fait connaître à nous d’abord comme quelqu’un de bien
fragile. Un
enfant, ça demande de la douceur, de la patience, de la bonté,
de l’amour. En
venant au monde comme un enfant, Dieu choisit de se confier à
notre tendresse. Il
choisit de nous faire confiance, de croire qu’on peut
l’aimer, de lui dire, en
cette nuit de Noël « Tu sais bien que je t’aime. »
Dieu
a choisi de venir au monde comme un enfant. L’Ange
l’annonce aux bergers : "Il
vous est né aujourd'hui un sauveur qui est le Christ, votre
Seigneur". Toute
une révélation : « Sauveur, Christ, Seigneur »!
Bien sûr, les bergers sont étonnés, et même s’ils
se trouvent en face du Très-Haut, ils n’ont pas peur parce
qu’ils voient un
petit enfant couché dans une mangeoire.
C’est ça que la fête de Noël vient nous dire :
Dieu s’approche de nous comme un petit enfant pour qu’on
n’ait pas peur de lui quand il s’approche de nous.
Dieu
choisit de venir au monde comme un enfant, un
enfant pauvre. Quand
Marie et Joseph
arrive au terme de leur voyage, à Bethléem, le temps
d’accoucher est arrivé pour Marie.
Pas de place pour eux!
Le village grouille de monde. La salle commune affiche
« No Vacancy ».
Pour
que nous n’ayons aucun doute qu’il était venu pour les
gens ordinaires comme nous, il n’est pas venu au monde dans
un palais ou une ambassade, mais dans une étable, déposé
dans une mangeoire d’animaux.
Les premiers à apprendre la Bonne Nouvelle n’ont pas
été des rois ou des premiers ministres, mais de pauvres
bergers qui
gardaient leur troupeau. Pour
que nous n’ayons aucun doute qu’il était venu pour les
pauvres et les exclus, il n’est pas né au cœur d’une
grande ville, mais dans un petit village de rien. Pour que
nous n’ayons aucun doute qu’il était venu se ranger du côté
de ceux qui doivent gagner leur pain à la sueur de leur
front, comme nous, il
a passé la plus grande partie de sa vie à travailler comme
charpentier.
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Dieu
a choisi de venir au monde comme un enfant, un enfant
pauvre, un enfant qui grandira en taille et en sagesse.
Les
premiers visiteurs sont des bergers. Il
y a une annonce là-dedans. Un jour, il déclarera qu’il
est le bon berger, celui qui marche à notre tête, qui nous
conduit vers de verts pâturages, qui nous
appelle chacun par notre nom, qui
donne sa vie
pour ses brebis. Ces
mêmes bergers gardaient,
jour et nuit, leurs
moutons et les les agneaux qui venaient de naître.
C’est aussi une annonce!
Jésus déclarera qu’il est l’Agneau
pascal, celui
que les Juifs immolaient dans le temps de Pâques, celui qui
verse son sang pour la multitude, celui que nous prions
avant la communion en disant :
« Agneau de Dieu, qui enlève le péché du
monde, prends pitié de nous. »
Marie
et Joseph dépose le nouveau-né dans une mangeoire, dans
une auge destinée à recevoir la nourriture pour les
animaux. Le
petit vient au monde à Bethléem, ce qui signifie « La
maison du pain. » Il y a une annonce là-dedans! Il déclarera
un jour qu’il est la vraie nourriture en disant :
« Je suis le Pain vivant descendu du ciel qui donne la
vie au monde… Celui qui mange de ce pain vivra éternellement ».
Aujourd’hui encore,
dans l’eucharistie, c’est dans
le signe d’un peu de pain qu’il se présente à nous.
Le
nouveau né arrive au monde pendant la nuit.
Partout, il fait nuit ce soir-là, à Bethléem, à Jérusalem,
à Athènes, à Rome, comme si on voulait déjà nous dire
que cet enfant est destiné à une vie pas très drôle!
Il fait vraiment nuit parce que, aussitôt né
qu’il est recherché par la police d’Hérode.
Ce sera encore la nuit dans les derniers jours de sa
vie.
Une
bien belle histoire, celle de Noël! Mais, il faut le dire,
c’est seulement dans la foi qu’on peut vraiment célébrer
la fête. Par
expérience, on sait que l’amour se vit au-delà des
apparences, qu’il
implique nécessairement une confiance dans l’autre.
Même chose pour la foi. Ceux
qui, les premiers, ont
raconté Noël ont été les premiers aussi à donner leur
foi, leur confiance au Fils de Marie.
Ils n’ont rien caché de leurs difficultés à
croire, de leur fragilité humaine, de leurs bêtises et de
leurs trahisons, de toutes les chicanes qu’il y avait
entre eux. Parce
qu’ils ont été vrais avec eux-mêmes, nous pouvons leur
faire confiance à notre tour, et comprendre que célébrer
Noël, c’est reconnaître dans l’enfant qui vient de naître,
le bon Dieu qui
vient nous visiter aujourd’hui.
Dans
cet esprit, je vous souhaite une très belle fête de Noël!
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